Cette seconde publication met en lumière les territoires encore trop souvent négligés de la santé des femmes. De la rééducation périnéale à la santé des jeunes filles, en passant par la sexualité, l’inclusivité et les pathologies chroniques.
En France, l’endométriose touche entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en âge de procréer, selon les estimations de l’INSERM. Cette pathologie inflammatoire chronique, dans laquelle des cellules similaires à celles de l’endomètre se développent en dehors de l’utérus, provoque douleurs pelviennes, règles abondantes, fatigue, et parfois infertilité. Malgré sa forte prévalence, l’endométriose demeure l’une des maladies gynécologiques les plus mal diagnostiquées.
Le parcours de soin reste marqué par une errance médicale longue et éprouvante, avec un délai moyen de diagnostic encore proche de 7 ans. Ce retard s’explique par plusieurs facteurs :
Cette situation contribue à l’isolement des personnes concernées et à une perte de chances significative en termes de qualité de vie, de fertilité et de santé mentale.
Face à cette réalité, des initiatives comme Le Lab de l’Endo ont vu le jour pour combler les vides laissés par le système. Cette plateforme numérique française s’engage dans la sensibilisation (via des contenus clairs et vérifiés), la démocratisation de la connaissance médicale et la création d’espaces d’échange entre patientes, proches et professionnels.
En offrant des clés de compréhension concrètes, des témoignages, et des outils de suivi, Le Lab de l’Endo contribue à rompre l’isolement, à lever les tabous et à accélérer l’orientation vers un diagnostic.
Femnov, une startup fondée par Marilyn Rolfe, souhaite révolutioner la prise en charge gynécologique grâce à l’intelligence artificielle. L’entreprise développe des outils numériques destinés aux professionnels de santé (gynécologues, sages-femmes, radiologues) pour automatiser l’analyse des données cliniques et améliorer la détection de pathologies telles que l’endométriose. Leur solution phare, FemEndo, permet d’accélérer le diagnostic via l’analyse assistée des échographies, réduisant ainsi le temps de consultation et facilitant la compréhension des résultats par les patientes.
Parmi les avancées récentes les plus prometteuses, Endotest, développé par la medtech française Ziwig, marque un tournant majeur dans le diagnostic de l’endométriose. Ce dispositif médical non invasif repose sur l’analyse de biomarqueurs épigénétiques présents dans la salive, permettant d’identifier la maladie avec un haut niveau de précision, sans avoir recours à une intervention chirurgicale.
Validé cliniquement et salué par la communauté scientifique, Endotest ouvre la voie à un dépistage plus rapide, plus accessible et moins invasif, en rupture avec les approches traditionnelles, souvent longues, coûteuses, et anxiogènes.
Son potentiel est considérable : en réduisant drastiquement le délai de diagnostic, il permettrait une prise en charge plus précoce et plus personnalisée de la maladie, améliorant significativement la qualité de vie des patientes et limitant les complications à long terme.
L'existence d'une telle innovation illustre le rôle fondamental que peut jouer la Femtech dans la transformation structurelle des parcours de soins féminins, en particulier pour des pathologies encore trop souvent invisibilisées.
L’endométriose n’est pas la seule pathologie gynécologique nécessitant une reconnaissance plus large et des outils d’accompagnement plus performants. Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) — l’un des troubles hormonaux les plus fréquents chez les femmes — touche environ 10 % des femmes en âge de procréer. Il se manifeste par une constellation de symptômes : cycles irréguliers, acné hormonale, prise de poids, hirsutisme, troubles de l’humeur, voire infertilité.
Comme pour l’endométriose, le diagnostic du SOPK reste souvent long et incertain, en partie parce que ses symptômes sont trop souvent banalisés ou attribués à d’autres causes. Cette errance diagnostique, conjuguée à un manque de sensibilisation du corps médical, retarde la mise en place d’un suivi adapté — au détriment de la santé physique et mentale des patientes.
Dans ce contexte, des outils comme Solence jouent un rôle clé. Cette application mobile, entièrement dédiée au SOPK, propose :
Solence permet ainsi aux femmes de reprendre la main sur leur santé hormonale, en les aidant à identifier les schémas de leur propre corps, à dialoguer plus efficacement avec les soignants, et à construire un parcours de soin cohérent et progressif.
Ces initiatives illustrent une dynamique essentielle : faire évoluer la prise en charge des troubles gynécologiques chroniques vers plus de personnalisation, d'écoute et d'efficacité. En plaçant la sensibilisation, l’éducation et l’innovation technologique au cœur des réponses proposées, elles permettent de réduire l’errance diagnostique, de faciliter l’accès aux soins, et de restaurer la confiance des patientes dans leur parcours de santé.
L’essor de projets comme Le Lab de l’Endo, Femnov, Endotest ou Solence montre aussi que le progrès ne peut être que pluridisciplinaire. Une meilleure prise en charge passe par la collaboration étroite entre médecins, chercheur·euses, start-up technologiques et patientes elles-mêmes — car ce sont leurs témoignages, leurs données et leurs besoins qui orientent les innovations de demain.
En poursuivant sur cette voie, la Femtech peut contribuer à reconfigurer profondément les standards de soin gynécologique, en apportant des solutions concrètes, inclusives et durables à des millions de femmes dans le monde.
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Encore trop souvent méconnu, le périnée — ou plancher pelvien — constitue pourtant une structure clé du corps humain, et en particulier de la santé gynécologique. Situé dans la partie inférieure du bassin, ce “hamac musculaire” est constitué d’un réseau complexe de muscles, ligaments et tissus conjonctifs qui soutiennent la vessie, le rectum, l’utérus, et le vagin. Il intervient dans des fonctions aussi vitales que la continence, le maintien postural, les rapports sexuels et l’accouchement.
Et pourtant, une étude récente révèle que 86 % des femmes en France déclarent avoir une connaissance limitée ou inexistante du périnée. Ce chiffre alarmant met en lumière un manque criant d’éducation corporelle, qui a des conséquences très concrètes : jusqu’à 85 % des femmes présentent au moins un traumatisme périnéal après un accouchement par voie basse, avec des répercussions possibles sur le long terme (fuites urinaires, descentes d’organes, douleurs, baisse de libido…).
Dans ce contexte, la Femtech joue un rôle essentiel en démocratisant l’accès à la rééducation périnéale, grâce à des solutions connectées qui permettent aux femmes de pratiquer chez elles, de façon autonome, à leur rythme.
C’est le cas de Perifit, l’un des leaders du secteur, qui a conçu une sonde intelligente associée à une application mobile gamifiée. Ce dispositif de biofeedback permet :
L’approche ludique de Perifit permet de lever les blocages psychologiques souvent associés à la zone pelvienne, tout en rendant visible une partie du corps que l’on ressent peu. Le résultat ? Une pratique plus engageante, plus efficace, et une plus grande autonomie dans la gestion de sa santé intime.
Les troubles du plancher pelvien ne se limitent pas à la période post-partum : ils représentent un enjeu de santé publique majeur, souvent négligé. Selon une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association et relayée par les National Institutes of Health (NIH), environ 23,7 % des femmes américaines souffrent d’au moins un trouble du plancher pelvien (incontinence, prolapsus, douleurs chroniques, etc.).
Cette prévalence augmente nettement avec l’âge :
Ces chiffres rappellent que la santé périnéale est un sujet de long terme, qui mérite une attention bien au-delà de la maternité.
L’essor de la Femtech permet aujourd’hui de sortir du face-à-face traditionnel avec un·e kinésithérapeute, en mettant à disposition des solutions accessibles, personnalisées et connectées, qui élargissent le champ de la prévention comme de la rééducation.
Applications d’exercices guidés, capteurs intelligents, objets connectés discrets et dispositifs portables : la technologie permet une approche plus globale, plus continue et plus intégrée de la santé périnéale.
Un exemple emblématique : OhMyPéry, une plateforme spécialisée qui propose des programmes d’accompagnement en ligne couvrant un large éventail de problématiques :
Chaque programme est conçu et encadré par des spécialistes de la rééducation périnéale, pour garantir une pratique sécurisée, progressive et adaptée à chaque profil. Résultat : les femmes gagnent en autonomie, régularité et compréhension de leur corps, sans dépendre uniquement de rendez-vous en cabinet.
Lorsque le périnée perd en tonicité — que ce soit à la suite d’un accouchement, avec l’âge ou à cause d’un effort répété — il peut en résulter des complications fonctionnelles sérieuses, comme le prolapsus (ou descente d’organe). Ce phénomène, encore tabou, concerne pourtant des millions de femmes et peut fortement altérer la qualité de vie : sensation de pesanteur, douleurs pelviennes, inconfort dans les rapports, difficultés à uriner ou à déféquer.
Pour y remédier, la Femtech propose aujourd’hui des solutions non chirurgicales et personnalisées, comme le pessaire. Il s’agit d’un dispositif intra-vaginal en silicone médical, conçu pour :
Réutilisable et ajustable, le pessaire est prescrit et adapté par un·e professionnel·le de santé, mais permet une gestion autonome une fois la prise en main assurée. Il représente une alternative concrète à la chirurgie, souvent différée ou redoutée, et un levier d’action pour les femmes qui souhaitent rester actrices de leur santé intime.
Renforcer son périnée ne se limite pas à prévenir les troubles fonctionnels : cela participe aussi à l’épanouissement sexuel et relationnel. Un plancher pelvien tonique améliore la circulation sanguine, renforce les capacités de contraction musculaire et contribue directement à l’intensité des sensations ressenties pendant les rapports sexuels. Il joue un rôle clé dans la qualité de l’orgasme et la connexion au plaisir.
En reconnectant les femmes à cette zone souvent ignorée ou taboue, ces outils participent à une redécouverte du corps, où la santé et le plaisir ne sont plus opposés, mais profondément liés. Une approche cohérente avec les valeurs clés : autonomie, connaissance de soi, et bien-être holistique.
Au-delà des pathologies avérées, de nombreuses femmes ressentent quotidiennement des pesanteurs pelviennes ou des sensations d’inconfort dans la région vulvaire — particulièrement en fin de journée, en période post-partum ou lors de certaines activités physiques. Ces gênes, bien que fréquentes, restent souvent peu prises en compte.
C’est pour répondre à ces besoins spécifiques que des solutions innovantes et ergonomiques ont vu le jour. Herapreg, par exemple, a développé Pelvinity, une culotte de contention au soutien ajustable, conçue pour :
Pensée pour s’intégrer naturellement dans la vie quotidienne, Pelvinity illustre parfaitement la volonté de la Femtech de normaliser et soulager des maux souvent tus, en apportant des solutions concrètes, portables et accessibles.
Autre initiative originale et prometteuse : Sister Feel, une startup française fondée en 2022, qui démocratise l’usage de la cryothérapie périnéale à travers des coffrets pratiques et accessibles. Inspirée des techniques utilisées en médecine du sport ou en post-chirurgie, cette méthode naturelle repose sur les bienfaits du froid pour apaiser les douleurs et inflammations locales.
Le principe : des compresses réutilisables, conçues pour s’adapter à la morphologie féminine, se clipsent discrètement autour des sous-vêtements et délivrent une sensation de fraîcheur ciblée, soulageant efficacement :
Sister Feel illustre à nouveau l’évolution de la Femtech vers un mieux-être global, en intégrant des approches douces, non invasives et respectueuses du corps, pensées pour redonner aux femmes confort et autonomie au quotidien.
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À ses débuts, le secteur de la Femtech a souvent été critiqué pour sa vision trop étroite de la santé des femmes. La majorité des produits et services étaient conçus pour une cible par défaut : des femmes blanches, cisgenres, valides, issues de milieux favorisés. Ce manque de diversité dans la recherche, les essais cliniques et les équipes fondatrices a conduit à des solutions qui ne prenaient pas en compte les variations anatomiques, les besoins culturels, les réalités économiques ou les spécificités liées au genre.
Résultat : de nombreuses femmes — notamment les femmes racisées, les personnes LGBTQ+, les femmes en situation de handicap ou vivant dans la précarité — se sont retrouvées exclues de la conversation, et parfois des bénéfices même de l’innovation technologique.
Mais ces dernières années, un virage s’amorce. Les revendications sociales, les mobilisations collectives, et la montée en puissance d’un féminisme intersectionnel ont remis la question de l’inclusivité au centre du développement produit. Les inégalités de santé ne sont plus considérées comme des “angles morts”, mais comme des enjeux structurants pour penser une innovation équitable, représentative et utile à toutes.
Certaines entreprises pionnières ont choisi d’intégrer concrètement ces enjeux dans leur démarche. C’est le cas de Cora ou Flex, qui proposent des produits d’hygiène menstruelle spécialement adaptés aux besoins des femmes noires, en prenant en compte :
Ces innovations ne relèvent pas seulement de la R&D : elles s’inscrivent dans une écoute active des utilisatrices et une volonté de corriger les biais historiques de la santé reproductive.
Des applications comme Natural Cycles et Clue ont pris des mesures pour adapter leurs fonctionnalités à la diversité des utilisateurs. Elles permettent de suivre différents aspects de la santé reproductive, y compris les transitions de genre, la prise de traitements hormonaux et les variations de cycle chez les personnes transgenres et non-binaires.
Des initiatives telles que "Black Women's Health Imperative" aux États-Unis et "SistaCircle" en Australie œuvrent à sensibiliser et à éduquer les femmes noires sur les enjeux de santé qui les concernent spécifiquement. Elles proposent des ressources et des programmes pour lutter contre les disparités de santé et encourager les femmes à devenir actrices de leur propre bien-être.
Des plateformes de télémédecine comme Maven Clinic ou HeyDoctor ont pris le parti de rendre les soins spécialisés plus inclusifs et accessibles, en particulier pour les femmes éloignées des systèmes de santé traditionnels. Elles proposent des consultations en ligne avec des professionnels formés aux enjeux de la santé féminine, dans plusieurs langues, avec des options de traduction et des tarifs différenciés selon les capacités économiques des patientes. Cette approche permet de lever des barrières souvent invisibles, comme la langue, la mobilité ou le coût.
De leur côté, des marques comme Elvie et Perifit, connues pour leurs dispositifs connectés de renforcement du plancher pelvien, intègrent dans leur démarche l’ergonomie, la compacité et la simplicité d’utilisation. Leur design sans fil, intuitif et accessible a été pensé pour convenir aussi aux personnes en situation de handicap ou souffrant de limitations motrices, facilitant une prise en main autonome et digne.
Ces exemples témoignent d’un changement de paradigme : la santé ne peut plus être pensée pour une majorité abstraite. Les entreprises Femtech les plus engagées développent aujourd’hui des produits qui intègrent les réalités ethniques, socio-économiques, physiques et de genre dès la phase de conception. Cette attention à la diversité — qu’elle soit anatomique, identitaire ou culturelle — permet de combler des écarts systémiques en matière de santé, jusque-là invisibilisés.
En mettant résolument l’inclusion au cœur de l’innovation, la Femtech contribue à démocratiser l’accès à la santé. Elle ouvre la voie à des technologies plus équitables, où chaque femme — quel que soit son profil ou son parcours — peut trouver une solution adaptée à ses besoins.
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La tendance croissante autour des services et produits dédiés à la sexualité féminine reflète une évolution significative dans la manière dont la société aborde la santé et le bien-être sexuels des femmes. Cette montée en puissance est le résultat d'une combinaison de facteurs sociaux, culturels et technologiques qui ont contribué à un changement de paradigme, reconnaissant enfin l'importance d'une approche inclusive, éducative et respectueuse de la sexualité féminine.
La pop culture, à travers ses diverses formes telles que les séries télévisées, les réseaux sociaux, les films, et même la musique, joue un rôle indéniable dans la transformation de la perception publique de la sexualité. Ce phénomène culturel ne se limite pas à divertir ; il éduque, inspire et provoque des discussions nécessaires sur des sujets considérés comme tabous, notamment la sexualité féminine.
Des séries comme Big Mouth ou Sex Education de Netflix ont joué un rôle pionnier en abordant de front les questions de sexualité, de consentement, d'orientation sexuelle, et de santé sexuelle. En mettant en avant une diversité de personnages et en normalisant les expériences sexuelles variées, ces séries brisent les barrières et favorisent un dialogue ouvert et sans jugement. Le succès de Sex Education réside dans sa capacité à mélanger l'humour avec des moments éducatifs sérieux, rendant l'apprentissage sur la sexualité accessible et engageant. Cette approche a transformé la façon dont les audiences, en particulier les jeunes générations, comprennent et parlent de la sexualité.
Les réseaux sociaux amplifient considérablement l’impact de la pop culture sur la manière dont la sexualité est perçue, discutée et représentée. Des plateformes comme Instagram, TikTok ou X (ex-Twitter) sont devenues des espaces d’expression privilégiés pour les activistes, les professionnels de santé, les sexologues et les créateurs de contenu engagés. On y partage des témoignages intimes, des conseils éclairés, des contenus éducatifs — mais aussi des outils pour mieux comprendre et vivre sa sexualité.
Les hashtags viraux, les challenges de sensibilisation et les campagnes collaboratives facilitent la diffusion de messages positifs autour du consentement, du plaisir, de la diversité des corps et des orientations. Ils participent activement à la déstigmatisation des sujets longtemps tus comme les douleurs pendant les rapports, la masturbation, ou encore la baisse de libido.
En définitive, la culture pop ne se limite plus à refléter les normes sociales : elle les questionne, les bouscule et les transforme. En valorisant une diversité d’expériences, d’identités et de récits, elle contribue à une compréhension plus fine, inclusive et nuancée de la sexualité. Ces nouveaux récits, portés par des médias à fort impact, encouragent l’exploration, la curiosité et l’éducation sexuelle, et posent les bases d’une société où l’intimité n’est plus un sujet honteux mais un levier d’autonomie et de bien-être.
Le plaisir féminin — longtemps invisibilisé, voire jugé — est aujourd’hui au cœur d’un mouvement de libération de la parole et de déconstruction des tabous. La masturbation, en particulier, n’est plus cantonnée au non-dit : elle s’impose comme un sujet de discussion légitime, lié au bien-être, à l’autonomie corporelle et à la connaissance de soi.
De plus en plus de femmes revendiquent leur droit au plaisir sans honte ni culpabilité. Podcasts, comptes Instagram spécialisés, ateliers de sexologie… Les ressources se multiplient pour normaliser la masturbation féminine et replacer le désir dans une perspective positive, éducative et inclusive.
Dans cette dynamique, la marque Puissante incarne parfaitement cette nouvelle ère. À travers une gamme de sextoys élégants, accessibles et bien conçus, elle promeut une vision du plaisir intime libérée des injonctions, centrée sur l’exploration et l’acceptation de soi. Loin des clichés pornographiques, son approche vise à réconcilier technologie, design et empowerment, en affirmant que la masturbation n’est ni un luxe ni un tabou, mais un outil de bien-être au quotidien.
L’accès facilité à l’information transforme profondément la manière dont les femmes appréhendent leur sexualité. Grâce aux outils numériques et aux contenus spécialisés, elles peuvent mieux comprendre leur corps, leurs désirs, leurs limites — et ainsi reprendre le pouvoir sur leur vie intime. Dans ce contexte, la Femtech s’impose comme un acteur éducatif à part entière, en proposant des ressources fiables, accessibles et libérées de toute stigmatisation.
Des plateformes comme Climax.How incarnent cette nouvelle génération d’éducation sexuelle, pensée pour être à la fois scientifique, inclusive, décomplexée et bienveillante. Elle propose une vaste bibliothèque de contenus — articles, vidéos, témoignages, quiz — rédigés avec le soutien d’experts (sexologues, psychologues, gynécologues). Son objectif : aider chacun·e à enrichir sa vie sexuelle et relationnelle, dans un cadre confidentiel, non jugeant et respectueux des rythmes de chacun·e.
En valorisant le plaisir, la communication et la connaissance de soi, Climax.How favorise un rapport plus libre, plus conscient et plus épanoui à la sexualité — et confirme que l’empowerment passe aussi par l’intime.
Mia.co est une plateforme pionnière qui milite pour une reconnaissance pleine et entière de la santé sexuelle comme pilier fondamental du bien-être féminin. En combinant téléconsultations, contenus pédagogiques et communauté participative, elle propose un accompagnement global, personnalisé et accessible à toutes.
Son approche repose sur une équipe multidisciplinaire — sexologues, thérapeutes, sages-femmes ou encore coachs relationnels — qui interviennent pour répondre aux multiples facettes de la vie intime : libido, douleurs, communication de couple, troubles du désir, questionnements identitaires…
L’espace Mia.co se veut ouvert, confidentiel et non jugeant, avec un canal d’échange anonyme où les femmes peuvent poser leurs questions, partager leurs doutes et trouver du soutien sans tabou. En mettant l’accent sur l’épanouissement sexuel comme condition du bien-être global, la plateforme inscrit la santé intime dans une logique de prévention, d’écoute et de transformation sociale.
Les progrès technologiques ont ouvert un nouveau champ d'exploration dans la santé sexuelle féminine, avec des dispositifs de plus en plus intelligents, connectés et personnalisés. La Femtech repousse désormais les limites du produit de bien-être intime pour entrer dans une ère où le plaisir devient aussi un objet de recherche, de data, et d’empowerment.
Parmi ces innovations, Lioness fait figure de pionnière. Ce vibromasseur intelligent est équipé de capteurs biométriques capables de mesurer en temps réel les contractions pelviennes, l’excitation sexuelle et la courbe de l’orgasme. Les données recueillies sont ensuite visualisables dans une application mobile dédiée, permettant aux utilisatrices de mieux comprendre leur propre réponse sexuelle et d’explorer ce qui les stimule véritablement.
Plus qu’un sextoy, Lioness se positionne comme un outil de biofeedback intime, à la croisée de la sextech, de la science et du développement personnel. Il incarne cette nouvelle génération de produits qui valorisent la connaissance de soi, la santé sexuelle et l’expérimentation libérée de tout tabou.
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Longtemps oubliée des politiques de prévention et des innovations en santé, la jeunesse féminine émerge aujourd’hui comme une cible stratégique de la Femtech. Adolescence, puberté, premières règles, transformations corporelles, éveil à la sexualité… Ces étapes marquent des moments décisifs dans la construction de soi, mais restent souvent entourées de silence, de tabous ou d'informations parcellaires. Dans de nombreuses cultures, les jeunes filles grandissent avec une connaissance lacunaire, voire erronée, de leur corps — avec des conséquences durables sur leur estime de soi, leur santé reproductive, et leur capacité à faire des choix éclairés.
Or, l’éducation à la santé ne devrait pas attendre la majorité. C’est dès l’enfance et l’adolescence qu’un socle de connaissances peut être posé, à condition d’en repenser les modalités : accessibles, bienveillantes, interactives, connectées à leurs usages numériques. C’est précisément le pari de la nouvelle génération de startups Femtech qui s’adressent aux plus jeunes, en conjuguant pédagogie, technologie et empowerment.
Des outils conçus par et pour les jeunes L’application Jami, pionnière sur ce créneau, illustre cette mutation. Conçue spécifiquement pour les adolescentes, elle propose un espace rassurant, ludique et éducatif pour appréhender la puberté, suivre ses règles, comprendre ses émotions et dialoguer avec une communauté bienveillante. Loin d’un discours normatif ou médicalisé, Jami privilégie une approche positive du cycle menstruel, ancrée dans le quotidien des jeunes utilisatrices.
D’autres acteurs comme Teenflo ou MySysters adaptent leurs produits (culottes menstruelles, protections lavables, calendriers pédagogiques) aux réalités physiques, émotionnelles et logistiques de la vie adolescente. L’objectif est double : équiper les jeunes filles avec des outils concrets pour vivre leur santé intime sans gêne, et les initier en douceur à l’autonomie corporelle, dans le respect de leur rythme.
Des formats innovants : jeux, avatars, intelligence artificielle Pour capter l’attention d’une génération ultra-connectée, certaines startups misent sur des formats immersifs ou interactifs : chatbots éducatifs, podcasts narratifs, vidéos animées, ou même jeux de rôle virtuels. Ces formats “mobile-first” s’adaptent aux usages des adolescentes, favorisent l’identification, et facilitent l’apprentissage en rendant la santé intime moins intimidante et plus engageante.
En parallèle, des projets émergent autour d’avatars intelligents ou de plateformes d’accompagnement digital personnalisé, capables d’orienter les jeunes filles selon leurs besoins spécifiques (premières règles, douleurs, contraception, puberté précoce, etc.), tout en préservant leur anonymat et leur confidentialité.
Un enjeu de prévention… et d’égalité dans la santé des jeunes filles, c’est aussi prévenir des inégalités futures. Un accès précoce à une information claire et contextualisée permet :
C’est aussi une manière de réduire l’auto-censure, de combattre la honte, et de normaliser la diversité des expériences féminines dès le plus jeune âge. L’éducation à la santé devient alors un levier d’émancipation et de résilience face aux injonctions sociales, aux violences, et aux stéréotypes de genre.
Vers une culture de la prévention générationnelle La Femtech a un rôle fondamental à jouer dans cette révolution éducative. En s’adressant aux jeunes dès l’adolescence (voire dès l’enfance pour certaines initiatives ludiques), elle contribue à instaurer une culture de la prévention générationnelle, où les femmes de demain seront mieux informées, plus autonomes, et mieux armées pour vivre chaque étape de leur santé avec confiance.
Ce segment encore émergent du marché Femtech représente une opportunité forte pour les années à venir : celle d’inscrire la santé féminine dans les parcours éducatifs dès le départ, avec des outils adaptés, inclusifs et respectueux des rythmes de chacun·e.
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L’analyse des grandes tendances de la Femtech en 2025 révèle un secteur en profonde mutation : plus mature, plus segmenté, plus exigeant. En l’espace de quelques années, l’innovation en santé des femmes est passée d’un angle mort de la recherche médicale à un territoire dynamique, nourri par des besoins réels, une demande forte, et une volonté de transformation systémique. La Femtech ne se contente plus de combler des manques : elle structure une nouvelle manière de penser la santé — plus préventive, plus personnalisée, plus connectée, mais aussi plus incarnée, plus humaine, plus inclusive.
Mais ce panorama reste incomplet sans prendre en compte les angles encore sous-adressés du secteur. Certains enjeux majeurs — comme les maladies cardiovasculaires féminines, la santé mentale hormonodépendante, la santé des jeunes filles ou encore la périménopause — peinent encore à trouver une place dans les offres de services et les discours dominants. Ces “zones grises” doivent être perçues comme des opportunités d’innovation sociale et technologique, à investir sans tarder.
Un autre défi structurel freine l’expansion du secteur : l’accès aux financements. En France, la majorité des startups Femtech se trouvent encore à un stade early stage, souvent autofinancées ou portées par des entrepreneures sous-capitalisées. Les fonds d’investissement généralistes restent frileux face à un marché qu’ils perçoivent comme de niche, alors qu’il s’agit de la moitié de la population mondiale. Il est urgent de favoriser l’émergence de fonds spécialisés, de dispositifs de subvention dédiés, et de stratégies de financement plus adaptées à l’amorçage d’entreprises à impact.
Ce constat sera au cœur de mon prochain article, qui explorera les alternatives de financement pour les startups Femtech, en s'appuyant sur des chiffres clés et des retours d'expérience concrets.